mardi 29 avril 2014

TOXIQUE PLANETE (5)



Vers une révolution de la santé : la fin d'un modèle de développement et l'émergence d'un nouveau (suite)

     « La contamination chimique généralisée » 40 ans pour passer de "pas d'entrave à la concurrence" avant 1967 au règlement REACH en 2007 afin « d'améliorer la protection de la santé humaine et de l'environnement », mais en « maintenant la compétitivité et en renforçant l'esprit d'innovation » : le fabriquant doit démontrer l'innocuité du produit tant sur la santé humaine que sur l'environnement selon le « principe de précaution ». L'Europe est la plus avancée au monde : 3000 substances évaluées au moins partiellement sur … 143835 déclarées !!! conséquence du laxisme durant des décennies.

·         Une production mondiale multipliée par 500 depuis 1930 : Le PNUE (Programme Nations Unies pour l'Environnement) estime le coût sanitaire liés aux produits chimiques à 4,9M de décès par an, sans doute très en dessous de la réalité du fait du tout petit nombre de substances prises en compte.
·         Un chiffre d'affaires de la chimie multiplié par 24 en 40 ans. Un déplacement de l'OCDE vers les BRIICS de cette « intensification chimique » du fait du remplacement des matières naturelles dans les usages domestiques (cosmétiques, additifs, engrais, pesticides et plastiques)
·         des nanomatériaux et composés halogénés (polybromés, perfluorés)
·         des composés métalliques en électronique
·         utilisation en agriculture : Engrais minéraux et pesticides (88%) en complément des OGM (Afrique du Sud, Brésil où plus de la moitié de la surface est en OGM
·         utilisation en industrie textile : Chine (42% de la prod. mondiale) d'où contamination généralisée de l'eau par alkylphénols, perturbateurs endocriniens des lessives (encore présents dans les textiles)
·         Utilisation dans les ciments (Chine et Inde) : métaux lourds
·         Industrie électronique : obsolescence rapide des produits. 80% des déchets européens et d'USA ne sont pas comptabilisés et finissent dans l'environnement.

Une contamination planétaire :
·         pesticides principalement agricoles
·         métaux lourds du ciment, démantèlement de navires, des tanneries, et du textile
·         les dioxines
·         le butyl-étain des peintures pour bateaux et substance obèsogène
·         l'amiante
·         teintures mutagènes
·         équipements électroniques émettant métaux, solvants, polymères et retardateurs de flamme
·         les persistants et bioaccumulables largement dans la faune en bout de chaîne alimentaire
·         d'autres non persistantes - bisphénol A- contaminent l'écosystème en débris microscopiques (Océans indien et Pacifique).
Une contamination généralisée des populations humaines : sur 212 substances analysées / des populations US et Canadienne, perchlorate, mercure, bisphénol A, divers perfluorés et polybromés sont retrouvés dans plus de 90% des échantillons. En France, sur 42 biomarqueurs testés certains sont retrouvés en plus fortes doses qu'aux US et Allemagne : PCB, paradichlorobenzène et pyriéthrinoïdes. Certes traces mais aussi effet cocktail.
·         Des pandas et des hommes : lien entre cancers, dysfonctionnements du système immunitaire et troubles de la reproduction avec exposition aux dioxines et PCB. Après leur interdiction, ils ont régressé dans l'écosystème, mais les retardateur de flamme bromés ont pris la place. Cas des perfluorés, revêtements antiadhésifs des matériels de cuisine et cartons de pizza, dans textile antitache et anti-hygrométrie : se retrouvent dans les eaux de surface (à 95%) et les nappes phréatiques (15%)... dans les océans, les précipitations (pluie et neige) et au sol, dans l'alimentation. Les traitements des eaux (filtration et ozonisation) ne semblent pas efficaces. D'où aussi dans le sang de tous les américains testés et des espèces animales, sous toutes latitudes, des ours blancs et des pandas. On est tous contaminés. Ces perfluorés sont des perturbateurs endocriniens : plus croît la contamination, plus la qualité du sperme baisse et elle peut atteindre la stérilité. Ces perfluorés sont des cancérogènes et des obésogènes. Leur impact est transgénérationnel : l'exposition pendant la grossesse se traduit par une baisse de la qualité du sperme chez les garçons et un taux plus élevé d'obésité chez les filles.

·         La chimie est le problème, mais aussi la solution. La chimie verte vise à la protection de l'environnement et de la santé. Elle intervient aussi dans la décontamination de l'environnement. Coût annuel de traitement des effluents agricoles et d'élevage dans l'eau estimé à 54 Mds€ et celui de la dépollution des eaux souterraines à 522 Mds€. D'où un défi pour la chimie d'innover pour intégrer la protection de la santé, de redéfinir sa place dans l'agriculture, dans la conception des plastiques, dans la remise en cause de l'obsolescence programmée.

·         L'enjeu de la médecine environnementale. Défi médical aussi : supprimer les sources d'exposition aux toxiques et réduire la contamination des personnes : l'abandon des victimes de l'amiante et du chlordécone est intolérable. Détoxification des victimes mais aussi amélioration de leur environnement pour éviter par effet cocktail une surcharge de toxicité. Obtenir une réversibilité des modifications de l'épigénome, un vaste champ de recherche pour l'industrie pharmaceutique, l'enjeu du développement d'une médecine environnementale dans le domaine de la détoxification. Depuis 20 ans, en Allemagne, ce concept est développé et fait partie de la formation des praticiens.

·         Nécessité du Organisation mondiale de l'environnement. La Convention de Stockholm en 2001 ne concernait que 12 Polluants Organiques Persistants (POP) puis le chlordécone, un perfluoré (PFOS) et des polybromés. La Convention de Rotterdam permet à un pays de faire le tri entre les produits même dangereux qu'il peut gérer et ceux qui ne pourraient pas l'être : mais seulement 22 pesticides et 5 produits chimiques. Mais très sujet à lobbying (ex chrysotile). Evolution bien trop lente. Proposition de transformer le PNUE en OME, mais en vain (à cause d'USA et pays émergents). Rôle que l'Europe devrait jouer dans le sillage de REACH.




jeudi 24 avril 2014

TOXIQUE PLANETE (4)



Vers une révolution de la santé : la fin d'un modèle de développement et l'émergence d'un nouveau.
L'ampleur de la crise sanitaire et son évolution rapide sont liées à l'extension du mode de développement occidental sur toute la planète :
·         l'augmentation du taux de CO2 provoquant la crise climatique actuelle,
·         l'entassement des classes prolétariennes dans des logements insalubres et conditions de travail inhumaines engendrant les maladies infectieuses : choléra à Paris et Londres et les autres grandes épidémies enrayées par épuration de l'eau, le traitement des déchets et l'amélioration de l'habitat et par l'institution de l'école obligatoire
·         Aujourd'hui, on enrayera la crise sanitaire en s'attaquant à l'ancien modèle notamment
·         la nourriture ultra-transformée et l'agriculture productiviste
·         la contamination chimique généralisée,
·         la ville éclatée, le travail invisible et les inégalités.




« La nourriture ultra-transformée et l'agriculture productiviste »
·         vaste changement de mode d'alimentation depuis la guerre : aliments de fabrication industrielle
·         réduire le sel pour diminuer risques hypertension et MCV. Réduire excès de sucre et de graisses pour couper les sources d'obésité et de maladies cardio-vasculaires (MCV), éliminer graisses saturées et acides gras trans contre le diabète.
·         Favoriser les acides gras insaturés protégeant du diabète, les fruits et légumes protecteur contre MCV, cancer estomac et colorectal
·         Au total 27 à 39% des principaux cancers prévenus par alimentation saine et activité physique. Augmentation de 50% de décès depuis 1990 : 9,5 M pour bouffe, 3,2 M pour sédentarité et 3,1 M pour le sel
·         modèle alimentaire planétaire de référence pour pays émergents Chine et Inde : soda entraîne 25% plus de diabète. Raffinement moins riche en fibres. Croissance consommation de viande avec incidence sur la fréquence du cancer col-rectal. Importance de la publicité sur les enfants.
·         France alignée : augmentation du sucre. Diminution du pain riche en fibres. Augmentation des viandes et poissons préparés trop salés (25000 morts par hypertension liée au sel : AVC et infarctus)
·         Contamination chimique volontaire : additifs (standardisation, durée de conservation), édulcorants et diabète de l'enfant et naissance prématurée par la femme enceinte (boisson light). Et contamination chimique volontaire : pesticides dans légumes, fruits (raisins), céréales et produits animaux. Perturbateurs endocriniens (Générations Futures Villerette)
·         Conséquences pour la santé : Normes LMR calculées selon des concepts obsolètes des années 1960 avant le paradigme des pertubateurs endocriniens : norme pesticide fixée à 0,1 µg/l dans eau, mais valeur liée au seuil de détection analytique et 80 pesticides sont des perturbateurs endocriniens interagissant. Atrazine a un effet sur gestation et poids et développement perturbé du bébé mais pollue les nappes phréatiques.
·         augmentation des rendements agricoles en surfertilisant les cultures et en détruisant l'environnement. Produire autrement :
·         pour produits industriels (bisphénol, phtalates, perfluorés) : les substituer à la source
·         pour les pesticides : agriculture intensive en cause : appauvrit la biodiversité, affecte les pollinisateurs, contamine durablement la ressource en eau. Contribue à la crise climatique : émission gaz à effets de serre, dégrade l'agriculture des pays pauvres et pousse à l'exode rural vers des bidonville et à l'exil et aux migrations mondiales de la faim.
·         Pour les OGM : mainmise sur le vivant par contrôle des semences et pousse à l'usage des pesticides (glyphosate premier contaminant de la ressource en eau en France)
·         Les solutions existent : l'agriculture biologique ne contamine ni l'alimentation, ni l'écosystème. Les produits bio ne sont contaminés que par diffusion secondaire et contiennent des micronutriments (fer, magnésium, polyphénols, acides gras poly-insaturés) très utiles comme les polyphénols qui aident à combattre le stress oxydant typique du cancer. L'agri-bio a un coût environnemental faible et peut relever le défi de nourrir la population mondiale selon la FAO. Changement d'habitudes alimentaires : moins de viande rouge, d'où moins de déforestation pour planter du soja (OGM) et ou du palmier à huile.
·         Le droit à une alimentation saine : l'agro-écologie accroît la productivité localement, réduit la pauvreté, améliore la nutrition, facilite l'adaptation au changement climatique et fait diffuser les meilleures pratiques chez les agriculteurs locaux (de Schutter http://www.srfood.org/index.php/fr/right-to-food ) Une transition vers une faible utilisation d'intrants externes et vers l'agriculture durable est nécessaire même en pays industrialisés, pour répondre à la crise sanitaire et aux crises écologiques.



mercredi 23 avril 2014

OGM, Phyto-Victimes




TEMOIGNAGES
OGM

Xavier Beulin était invité, en tant que Président réélu de la FNSEA, sur France Bleu Orléans le 15 avril de 7H50 à 8H.

Il a expliqué que son objectif prioritaire était de permettre la culture des OGM en France, car il ne comprend pas qu’en France on s’obstine à les interdire alors que tant de pays les autorisent et que les animaux mangent, en France, des produits OGM importés. De plus dit-il, les cultures OGM permettraient de résoudre le problème de la faim dans le monde et des maladies, car « le riz doré » contient une vitamine A, très bonne pour les asiatiques qui en sont carencés.
Ce n’est qu’à la fin, que la vraie raison de cette offensive est dite : « cela permettrait d’augmenter les marges de rentabilité en agriculture… » 


Comme les auditeurs pouvaient commenter cette interview un peu plus tard, je m’étais fait inscrire et j’ai eu la parole. 

L’animateur demandait qu’on dise si on était pour ou contre les OGM, et si les refuser c’était de l’obscurantisme.

J’ai dit que j’étais contre les OGM et pour l’agriculture biologique et que ce n’était pas de l’obscurantisme, mais pour préserver la santé des consommateurs.
L’animateur me coupe pour me demander si je crois qu’on peut nourrir la population mondiale avec l’agriculture biologique.
Je réponds : oui des études le prouvent et j’enchaine : « Xavier Beulin a fait preuve de beaucoup de pédagogie comme d’habitude pour défendre ses choix, mais il a révélé à la fin de son intervention, les vraies raisons de cette offensive pro-OGM : augmenter les marges de rentabilité en agriculture
C’est cela les vraies motivations des défenseurs des OGM. C’est faux que ce qui les anime, ce serait la santé des populations ! Leur seul souci, c’est le profit ! C’est faux aussi que les cultures OGM permettent d’utiliser moins d’intrants chimiques. 
C’est mauvais pour la santé des consommateurs, mais pire, cela pollue la terre et la stérilise, mais pollue aussi la nappe phréatique et coute très cher ensuite à la population qui est obligée de faire de nouveaux forages pour aller chercher de l’eau loin des zones agricoles. C’est un problème que plusieurs communes de l’AgglO d’Orléans connaissent bien. 
C’est très grave pour l’avenir de la planète et des populations. Tout cela pour du fric. Car il ne faut pas oublier que Monsieur Beulin est devenu plus un industriel à la recherche de profit, qu’un paysan. Il est toujours représenté en photo, appuyé sur la roue de son tracteur, mais ça doit faire des années qu’il n’est pas monté dessus ! »
A ce moment je me suis fait couper la parole et je n’ai pas pu conclure. 
L’auditeur qui m’a suivie était aussi contre les OGM. Le suivant et dernier demandait qu’on dise la vérité car on entend tout et son contraire.

Pour conclure je voulais dire  que ceux qui veulent imposer les cultures OGM à tout prix, jouent aux apprentis sorciers pour gagner du fric sans se soucier des conséquences pour les gens et la planète.
                                                                           A. B-Z





Phyto-Victimes au Parlement Européen

Le 27 mars 2014, trois membres de l'association Phyto-Victimes se sont rendus au Parlement Européen.
En effet, à l'occasion de la semaine des alternatives aux pesticides, les associations HEAL (health and environnement alliance), Générations Futures et PAN (pesticide action network) y ont organisé la diffusion du reportage d'Eric Guéret "La mort est dans le pré", qui retrace les histoires et parcours de certains membres de Phyto-Victimes et de leurs familles.
A cette occasion, Caroline Chenet-Lis, Jacky Ferrand et Paul François ont apporté leurs témoignages, présenté les demandes et revendications de l'association concernant les pesticides, et répondu aux questions de l'auditoire.
Le lien ci-après vous permettra d'accéder aux photos prises lors de cette soirée  https://picasaweb.google.com/HEALpictures/FilmScreeningLaMortEstDansLePreDeathIsInTheMeadow . Egalement, vous trouverez ci-dessous la traduction de l'article relatant cet événement paru dans le journal du Parlement Européen: Parliament mag – op ed


Les agriculteurs veulent interdire les pesticides ayant des effets sanitaires
Mon fils, Frédéric Ferrand était viticulteur en Charente. Il  produisait des raisins pour faire du cognac. Mais à l'âge de 41 ans, il a développé un cancer de la vessie. C'était un coup dur. Ses jumeaux avaient seulement cinq ans. J'étais là quand son médecin lui a annoncé la nouvelle. Il a dit : " Encore un autre, monsieur vous avez le cancer des viticulteurs! ». Cela m'a immédiatement rappelé que Frédéric vomissait après avoir préparé les traitements chimiques qu'il utilisait sur ​​les vignes.
Après sa mort, j'ai réuni 20 ans de factures et nous avons trouvé avec Dr Ben Brick que pas un seul des produits chimiques que Frédéric avait utilisé n'était exempt de substances cancérigènes.

Le 27 Mars 2014, j'étais parmi les trois représentants français des victimes des pesticides venus à Bruxelles pour demander aux représentants de la Commission européenne d'obliger les fabricants à retirer les produits cancérigènes, mutagènes, repro-toxiques et perturbateurs endocriniens. Nous avons participé à une projection de film et débat au Parlement européen.
Le film, « La mort est dans le pré " donne le point de vue d'une série de familles d'agriculteurs sur la façon dont les pesticides affectent leur santé et les conséquences pour les autres.
Il est toujours difficile de regarder le film parce que Frédéric y apparaît. Je participe également à ce film, comme les deux autres membres de  L'association Phyto -Victimes (association de défense des professionnels victimes des pesticides) , qui étaient aussi à Bruxelles .


Paul François, président de l'association, a des problèmes de santé graves. Miraculeusement, il a réussi à prouver dans un procès en 2012 contre Monsanto que son intoxication est due à un pesticide appelé Lasso (un produit qui a été retiré du marché en France en 2007).
En Avril 2004, Paul François est allé nettoyer la cuve de son pulvérisateur qu'il pensait vide. Quand il a ouvert le bouchon, des vapeurs nocives de certains pesticides restants se sont échappées, et il les a malheureusement respirées. Immédiatement admis à l'hôpital, il est tombé dans le coma à plusieurs reprises. Depuis lors, la maladie continue d'affecter ses reins et son système nerveux.

Le troisième membre de Phyto-Victimes à Bruxelles était Caroline Chenet-Lis, la vice-présidente. Elle réalise les commentaires du film et raconte la mort de son mari suite à une leucémie causée par les pesticides. Elle est donc, comme Paul et moi, victime de pesticides. Nous voulons tous qu'il y ait une meilleure protection de la santé des agriculteurs et des autres professionnels.


Caroline a déclaré à Bruxelles qu'il était fou d'attendre la preuve que les pesticides sont à l'origine de cancers et d'autres pathologies, alors que l'on sait qu'ils sont déjà en train de tuer les poissons et les animaux, et qu'ils affectent leur capacité à se reproduire . Elle a dit : «La politique de l'UE doit changer,  nous ne voulons pas attendre la preuve! "


Les pesticides causent déjà des ravages en altérant la santé et la vie de nombreuses familles paysannes en France. Les chiffres de la  mutualité sociale des agriculteurs, la MSA, montrent que plus de 40 travailleurs agricoles en France ont vu leur cas de leucémie, lymphome, myélome, maladie de Parkinson et d'autres maladies chroniques reconnues comme maladies professionnelles en raison d'une exposition aiguë ou chronique aux pesticides.

La France est le premier producteur agricole de l'Europe, et il est aussi le plus grand utilisateur du continent, en volume, de pesticides.
Dans le monde, seule l'Inde et les États- Unis en utilisent plus, ils ont aussi plus d'habitants.

Notre association "Phyto -Victime " veut voir un retrait rapide et définitif des substances cancérigènes, des neurotoxines, et des perturbateurs endocriniens sur le marché en Europe. Nous voulons des études sur la santé des utilisateurs passés et actuels, et des tests indépendants de ces produits prenant en compte leurs effets sur ​​
le long terme. Ces changements sont nécessaires pour permettre à l'agriculture de devenir saine, non seulement en France mais dans toute l'Europe.

Après la projection du film et en guise de conclusion Paul François s'adresse ainsi au Parlement européen «Nous parlons souvent de la dette économique que nous devons à la génération suivante, mais la dette due à l'abus des ressources naturelles, à la pollution de l'eau par les pesticides et l'utilisation de produits chimiques, est scandaleuse. Il est même criminel que les perturbateurs endocriniens affectent le potentiel santé des gens avant même qu'ils ne soient nés. Nous devons arrêter ça maintenant".

Ophélie Robineau
Chargée de mission Phyto-Victimes




vendredi 11 avril 2014

TOXIQUE PLANETE (3)



Vers un nouveau paradigme  (suite)
Organisation de l'ignorance : mise en œuvre, par une société, « des mécanismes lui évitant de prendre en compte les risques qui la concernent ». Malgré le diagnostic, la réalité de la pandémie et de ses répercussions sur les générations futures, quels sont les freins à la lutte contre la pandémie de maladies chroniques ?

·         Distilbène ,DES : la preuve par l'humain. Les spécialistes de santé publique ont été formatés au diagnostic des maladies infectieuses mais sont incompétents en toxicologie et doutent des effets des toxiques sur l'homme. Rechercher des preuves sur l'Homme est à l'opposé de la prévention par essais chez l'animal pour éviter les dégâts sur l'homme !!!! 

Une expérimentation humaine en vraie grandeur : œstrogène de synthèse dès 1940 pour combattre les fausses couches. Mais reconnu inefficace (dès 1953 !) il a été aussi utilisé en élevage (veau et volaille) : la qualité du sperme des fils a baissé de 25% ! Un quasi-doublement (x 1,8) du cancer du sein. La 3ième génération  est impactée. 

La correspondance entre comportement sur humain et souris est totale : infertilité, cycle menstruel, malformations appareil génital féminin, anomalies cellulaires et tumeurs mammaires. Action épigénétique du DES mise en évidence, d'où son effet transgénérationnel : méthylations de gènes impliqués dans le cancer utérin avec effet sur gamétogenèse et transmission. Impacts psychiatriques chez 80% d'enfants exposés in utero (5% sur les enfants non exposés)

Il existe probablement des différences d'effets selon les doses et sans doute plusieurs mécanismes selon la dose administrée, avec peut-être des compensations de l'organisme. Enfin il y a un lien entre Distilbène (DES) et Bisphénol A (BPA): chez le rat, le DES servant de témoin, le BPA a des effets sur 4 générations, effets s'amplifiant de génération en génération. Chez les humains, l'exposition au DES a été heureusement limitée, mais celle au BPA a été générale ; peut-on prévoir les effets du BPA sur la population humaine ? Chez l'animal, il induit des tumeurs mammaires et chez l'homme, il est cancérogène au point de « servir de modèle de perturbateurs endocriniens oestrogéniques de l'environnement ». Le taux de cancer du sein pourrait être multiplié par 1,8. L'agence française de sécurité sanitaire en a pris conscience … mais pas les autres. Pourquoi ?


·         « Toutes les agences sont d'accord ». L'industrie, face au renoncement à ses profits, préfère douter des connaissances de la science et ainsi retarder la décision de l'arrêt du produit toxique : tabac, OGM, réchauffement climatique, amiante, BPA, aspartame, champs électromagnétiques, nanomatériaux ... c'est la « stratégie de l'industrie du doute ». Infiltrer les comités d'experts et les persuader que « Toutes les agences sont d'accord » : contestation des résultats, dénigrer la rigueur scientifique des auteurs, procès. 

Attentisme des autorités sanitaires le temps que les scientifiques s'accordent. Contre-études financées par les firmes productrices... jusqu'au dévoilement des scandales par société civile et média … et beaucoup de dégâts durant tous ces atermoiements. 

Le BPA, classé comme « légende urbaine », « est sans risque dans ses usages pour les consommateurs et les applications industrielles », selon les Autorités sanitaires du monde entier … sauf l'ANSES soigneusement omise. Près de 800 études montrent à 95% des effets : cancer, diabète-obésité, troubles de la reproduction et du comportement suite à l'exposition pendant la gestation. L'industrie s'appuie sur les 5% d'études négatives commandées par les firmes et selon « les bonnes pratiques de laboratoire », véritable processus orwellien tout à fait obsolète car ne prend pas en compte les effets des faibles doses. Seule l'ANSES, suite aux informations dues au Réseau Environnement- Santé, depuis 2013, préconise une dose journalière admissible 20000 fois plus faible que celle des agences du monde. L'EFSA européenne invoque : « le foetus est moins sensible que l'adulte » sur la base d'une assimilation paracétamol et BPA, fondamentalement différentes. « L'humain est moins sensible que le rat », mais l'INRA a montré que le BPA passe dans l'organisme directement via la muqueuse buccale ! 

L'aspartame, une fraude depuis 40 ans : reposant sur des « études » de 1973-74, mais non publiées dans la littérature scientifique et refusées par la FDA américaine. Mais sous l'influence du producteur, Donald Rumsfeld en 1981, l'aspartame a été accepté par la FDA uniquement dans les produits secs. En 2002, AFSSA et EFSA fixent la dose journalière admissible à 40mg/hg/j, alors qu'il n'y a aucune demande d'autorisation en Europe ! Un caractère cancérogène de l'aspartame établi sur le rat, depuis 2006, par un Institut scientifique de Bologne mais non reconnu en 2013 par l'EFSA et l'ANSES, pour cause de non-utilisation des bonnes pratiques de laboratoire (obsolètes). Aucune poursuite et aucun démenti aux divulgations de ces scandales ! Idem des OGM : cf. les études de Séralini. 

Idem pour les champs électromagnétiques : les premières décisions de protection sont enfin prises (BioInitiative). Mais ennuis juridiques pour les lanceurs d'alerte et les experts « indépendants »

Les conflits d'intérêts sont dévoilés pour l'aspartame, les OGM, le BPA. Sous l'impulsion d'EELV, loi de Mars 2013 : certes pas une haute autorité, mais une commission consultative à consolider en France et en Europe.




mercredi 9 avril 2014

Nous écrivons à l'AgglO...



Le scrutin de mars 2014 a permis de désigner, outre les conseillers municipaux, les conseillers qui siègeront au Conseil de Communauté de notre agglomération (l'AgglO).
La nouvelle assemblée qui est issue de cette élection est constituée de 95 membres titulaires et de 2 remplaçants.
Cette assemblée a un rôle primordial car elle gère (directement ou en déléguant la gestion de ses services à des entreprises privées) les déplacements urbains, les déchets, l'économie et l'assainissement des 22 communes qui constituent notre agglomération. Ses décisions concernent directement 280 000 habitants.

Eau Secours dénonce régulièrement la politique d'assainissement de l'AgglO, très liée au privé et excluant les usagers de tout processus de décision, car elle entraîne de tels coûts que les 280 000 habitants de notre communauté d'AgglO paient la facture d'assainissement la plus élevée en France parmi les collectivités de plus de 100 000 habitants.


Nous avions demandé le 25 juillet 2011 à faire partie la Commission Consultative des Services Publics Locaux de l'Agglo qui permet aux usagers des services publics d’obtenir des informations et d'être consultés sur le fonctionnement effectif des services publics, qu'ils soient en gestion directe ou déléguée. L'AgglO avait répondu négativement à notre demande car nous nous y étions pris trop tard...  et elle nous proposait de prendre rang en 2014 après le renouvellement du conseil de communauté.

Nous adressons donc un courrier à l'AgglO pour lui demander:
- de faire partie de la nouvelle CCSPL
- de publier les comptes de l'assainissement.  






dimanche 6 avril 2014

"Right2Water"... suite...




Suite à la quasi absence de prise en compte de l'Initiative Citoyenne Européenne "Right2water" (http://www.right2water.eu/fr/) de la part  de la Commission Européenne (voir l'article "Le 22 mars c'est la journée Mondiale de l'eau..."), le Mouvement Européen pour l'Eau vient d'envoyer ses commentaires sur le fonctionnement de l'ICE à Emily O'Reilly, Médiatrice Européenne. 


En voici la copie.. 







samedi 5 avril 2014

TOXIQUE PLANETE (2)




Vers un nouveau paradigme :
Organisation de l'ignorance : mise en œuvre, par une société, « des mécanismes lui évitant de prendre en compte les risques qui la concernent ». Malgré le diagnostic, la réalité de la pandémie et de ses répercussions sur les générations futures, quels sont les freins à la lutte contre la pandémie de maladies chroniques ? 

·         Élimination volontaire des preuves, discrédits des études qui dérangent, corruption d'experts influents, biais du travail scientifique, neutralisation des lanceurs d'alerte, défense d'indicateurs de risques insuffisants, en connaissance de cause.

·         Formatage, par les responsables, des modes d'appréhension des risques sanitaires reposant sur des données scientifiques dépassées, les données récentes, conforme au nouveau paradigme scientifique, ayant été écartées comme « infondées » par les tenants de l'ancien paradigme au pouvoir en place. C'est ce qui se passe sur le plan des maladies environnementales liées aux perturbateurs endocriniens et transmissibles aux générations suivantes par mutation épigénétique.

·         Changement de paradigme en santé publique : Comportement individuel privilégié par les responsables sanitaires de l'OMS face à l'Environnement de la responsabilité sociétale. La pollution est un facteur occulté, alors qu'un « pourcentage important des 12 millions de cancers annuels est dû à des expositions environnementales ou professionnelles ». Soit 8,3% des décès annuels... a minima. Et la co-exposition accroît les risques de cancers : tabac + radon = risque cancer poumon x 2 à 4, tabac + amiante = risque cancer poumon x 8 par rapport au fumeur non-amianté et x 92 par rapport au non-fumeur-non-amianté. 
     Risque avéré ou risque probable : les Cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction (CMR) ne sont pris en considération par la politique de santé publique que s'ils ont un effet avéré sur l'homme. L'éthique voudrait que des signaux d'alerte validés servent à la prise de décision politique. En outre les classifications reposent sur une approche substance par substance sans interaction avec d'autres facteurs et la mutagénicité est le seul mécanisme d'action pris en compte dans les « bonnes pratiques de laboratoire » ce qui veut dire que seule la génétique est en cause (selon l'état des connaissances des années 60 !). L'exposition du fœtus durant la grossesse peut être déterminante.
     Enfin les seules données épidémiologiques sont prises en compte alors que les données de l'expérimentation sur l'animal ont une grande similitude avec celle sur l'homme et devraient servir d'alerte pour éviter les prises de risques sur la santé publique. (particules Diesel dans les véhicules et perchloréthylène pour nettoyage à sec). La santé publique doit privilégier l'environnemental dans l'avenir


·         Perturbateurs endocriniens, nanomatériaux, champs électromagnétiques, OGM …, des exceptions qui confirment la règle. La mise en évidence scientifique, par Theo Colborn, de la perturbation endocrinienne chez les animaux et chez l'homme remonte à 1991. 
     Le site TEDX (« propagateur d'idées » dans plusieurs domaines dont la science) compte maintenant 870 substances. « la probabilité est élevée qu'un enfant né aujourd'hui ait été programmé avec un ou plusieurs troubles de son système endocrinien et que la faune terrestre et marine continue de décliner ». 
     Santé de l'homme et santé de l'écosystème, même combat. « Le système endocrinien est essentiel à la vie : il contrôle le développement, la croissance, la reproduction, le comportement, l'énergie et l'immunité des animaux et des humains ». En 2009, l'Endocrine Society formalisait le changement de paradigme des perturbateurs endocriniens  en 5 points : l'âge d'exposition et notamment la gestation, le délai long entre l'exposition et ses effets, les interactions entre substances chimiques, la relation dose-effet (effet plus fort à faible dose), effets latents à long terme voire trans-générationnels. Les tests actuels sont inadéquats. Les perturbateurs endocriniens sont une « catégorie spécifique » et l'importance du principe de précaution : substances sans seuil de toxicité et à très fort effet cocktail. Eléments majeurs de la crise sanitaire humaine et animale. 
     Les stress environnementaux engendrent aussi des maladies de l'hypersensibilité, à considérer aussi dans un nouveau paradigme. Les nanomatériaux se dispersent dans l'organisme et engendrent des stress oxydants et des inflammations impliquées dans le développement de cancer. Les champs éléctromagnétiques, non évalués, ont un effet fenêtre et amènent à certains cancers. L'extrême sensibilité des enfants et surtout des fœtus est avérée. De même les OGM n'ont pas été évalués en vertu du principe d'équivalence, pour ne pas se poser de question, ce que dénonce Séralini.


·         La fin du tout génétique : plasticité du développement durant la phase fœtale dans les mécanismes du contrôle de l'expression des gènes et de l'induction des phénotypes spécifiques en l'absence de modification de gènes. Modifications épigénétiques transmises au niveau cellulaire d'une génération à l'autre et notamment sur les cellules germinales. Très peu de maladies peuvent s'expliquer par un gène déficient. L'épigénétique se redécouvre et contrôle la lecture des gènes. Les origines développementales des maladies de l'adulte : exemple des obésités d'adultes dont les mères ont été sous-alimentées durant la grossesse.    
     L'environnement chimique entraîne une méthylation d'un gène qui en bloque l'expression : métaux (Cd, As, Ni, Cr, méthylmercure) solvants (trichloroéthylène, C6H6), polluants athmosphériques (particules fines), perturbateurs endocriniens (distilbène, bisphénol A), polluants organiques (dioxine). Mais aussi environnement social, stress et mode de vie : alimentation, obésité, activité physique, tabagisme, alcool, stress psychologique, travail de nuit. Impact sur le comportement sexuel : le maternage masculinise les filles et un défaut de maternage est corrélé à une puberté précoce. La vinclozoline, pesticide en viticulture, a encore un effet à la 4ème génération de rates. Chez l'humain, le niveau de méthylation dans le sang de cordon ombilical est associé à l'adiposité à l'âge de 9 ans (25% de la variance). Le vieillissement est sous dérégulation épigénétique qui conduit à une expression altérée des gènes impliqués dans la croissance et la différenciation des cellules et donc à des cancers et maladies auto-immunes. Les gains de santé sont bcp plus élevés si on cible la protection de l'embryon et du foetus, au lieu de corriger (a posteriori) le comportement des adultes.

·         Bisphénol A, BPA, médicament raté et plastique à succès, mais toujours hormone de synthèse : les connaissances, acquises depuis plus de deux décennies, permettent de comprendre la part importante des perturbateurs endocriniens dans l'épidémie de maladies chroniques dans le monde. Le BPA en est un exemple. C'est une hormone de synthèse dès 1930, mais aussi dans les années 1950 un plastique monomère capable de se combiner à lui-même pour créer un polymère, le polycarbonate. Il va être utilisé dans les biberons à cause de sa transparence, sans tenir compte de sa toxicité. Il est utilisé aussi, dans les années 70, en revêtement de boîtes de conserve et de boisson et contamine la quasi-totalité de la population mondiale, y compris les nourrissons. Dans les années 2000, il est incorporé aux céments dentaires. Sous conditions de température, acidité, vieillissement des matériaux, il peut se dépolymériser et se répandre sous forme libre dans l'Environnement : contamination des poissons et mollusques, des abats, des papiers thermosensibles des tickets de caisse. D'où une contamination générale et une incertitude sur les sources personnelles de contamination !!!!! 93% des urines testées ont des niveaux quantifiables de BPA d'autant plus fortement que le patient est modeste, femme et jeune, prématuré (atteint par dispositifs médicaux!). Il est repéré dans le lait maternel chez des femmes de très nombreux pays. Un toxique aux multiples facettes : une activité oestrogénique, avec des effets significatifs à faible dose, voire à doses inférieures à la dose journalière admissible des agences de sécurité sanitaire ! (mais les études des industries chimiques utilisant une souche de rats peu sensible aux oestrogènes ne constataient évidemment pas cela !). 
     Similitude de réaction chez l'humain et chez animal de labo aux faibles doses de BPA : augmentation cancer du sein et de prosptateanomalies urogénitales chez garçons, déclin de qualité du sperme chez l'homme, puberté précoce chez filles, diabète insulino-résistant, obésité, hyperactivité, déficit d'attention. Preuve de l'épigénétique par le BPA : la méthylation du gène Agouti transforme le pelage de la souris de brun en jaune par exposition in utero. La teneur en folates du régime alimentaire rend brun à nouveau le pelage des descendants … et corrige l'épigénome ! Le BPA a été retiré des crèches, puis des contenants alimentaires. Les politiques peuvent prendre leurs responsabilités et ne pas se réfugier derrière l'incertitude scientifique.