mercredi 23 avril 2014

OGM, Phyto-Victimes




TEMOIGNAGES
OGM

Xavier Beulin était invité, en tant que Président réélu de la FNSEA, sur France Bleu Orléans le 15 avril de 7H50 à 8H.

Il a expliqué que son objectif prioritaire était de permettre la culture des OGM en France, car il ne comprend pas qu’en France on s’obstine à les interdire alors que tant de pays les autorisent et que les animaux mangent, en France, des produits OGM importés. De plus dit-il, les cultures OGM permettraient de résoudre le problème de la faim dans le monde et des maladies, car « le riz doré » contient une vitamine A, très bonne pour les asiatiques qui en sont carencés.
Ce n’est qu’à la fin, que la vraie raison de cette offensive est dite : « cela permettrait d’augmenter les marges de rentabilité en agriculture… » 


Comme les auditeurs pouvaient commenter cette interview un peu plus tard, je m’étais fait inscrire et j’ai eu la parole. 

L’animateur demandait qu’on dise si on était pour ou contre les OGM, et si les refuser c’était de l’obscurantisme.

J’ai dit que j’étais contre les OGM et pour l’agriculture biologique et que ce n’était pas de l’obscurantisme, mais pour préserver la santé des consommateurs.
L’animateur me coupe pour me demander si je crois qu’on peut nourrir la population mondiale avec l’agriculture biologique.
Je réponds : oui des études le prouvent et j’enchaine : « Xavier Beulin a fait preuve de beaucoup de pédagogie comme d’habitude pour défendre ses choix, mais il a révélé à la fin de son intervention, les vraies raisons de cette offensive pro-OGM : augmenter les marges de rentabilité en agriculture
C’est cela les vraies motivations des défenseurs des OGM. C’est faux que ce qui les anime, ce serait la santé des populations ! Leur seul souci, c’est le profit ! C’est faux aussi que les cultures OGM permettent d’utiliser moins d’intrants chimiques. 
C’est mauvais pour la santé des consommateurs, mais pire, cela pollue la terre et la stérilise, mais pollue aussi la nappe phréatique et coute très cher ensuite à la population qui est obligée de faire de nouveaux forages pour aller chercher de l’eau loin des zones agricoles. C’est un problème que plusieurs communes de l’AgglO d’Orléans connaissent bien. 
C’est très grave pour l’avenir de la planète et des populations. Tout cela pour du fric. Car il ne faut pas oublier que Monsieur Beulin est devenu plus un industriel à la recherche de profit, qu’un paysan. Il est toujours représenté en photo, appuyé sur la roue de son tracteur, mais ça doit faire des années qu’il n’est pas monté dessus ! »
A ce moment je me suis fait couper la parole et je n’ai pas pu conclure. 
L’auditeur qui m’a suivie était aussi contre les OGM. Le suivant et dernier demandait qu’on dise la vérité car on entend tout et son contraire.

Pour conclure je voulais dire  que ceux qui veulent imposer les cultures OGM à tout prix, jouent aux apprentis sorciers pour gagner du fric sans se soucier des conséquences pour les gens et la planète.
                                                                           A. B-Z





Phyto-Victimes au Parlement Européen

Le 27 mars 2014, trois membres de l'association Phyto-Victimes se sont rendus au Parlement Européen.
En effet, à l'occasion de la semaine des alternatives aux pesticides, les associations HEAL (health and environnement alliance), Générations Futures et PAN (pesticide action network) y ont organisé la diffusion du reportage d'Eric Guéret "La mort est dans le pré", qui retrace les histoires et parcours de certains membres de Phyto-Victimes et de leurs familles.
A cette occasion, Caroline Chenet-Lis, Jacky Ferrand et Paul François ont apporté leurs témoignages, présenté les demandes et revendications de l'association concernant les pesticides, et répondu aux questions de l'auditoire.
Le lien ci-après vous permettra d'accéder aux photos prises lors de cette soirée  https://picasaweb.google.com/HEALpictures/FilmScreeningLaMortEstDansLePreDeathIsInTheMeadow . Egalement, vous trouverez ci-dessous la traduction de l'article relatant cet événement paru dans le journal du Parlement Européen: Parliament mag – op ed


Les agriculteurs veulent interdire les pesticides ayant des effets sanitaires
Mon fils, Frédéric Ferrand était viticulteur en Charente. Il  produisait des raisins pour faire du cognac. Mais à l'âge de 41 ans, il a développé un cancer de la vessie. C'était un coup dur. Ses jumeaux avaient seulement cinq ans. J'étais là quand son médecin lui a annoncé la nouvelle. Il a dit : " Encore un autre, monsieur vous avez le cancer des viticulteurs! ». Cela m'a immédiatement rappelé que Frédéric vomissait après avoir préparé les traitements chimiques qu'il utilisait sur ​​les vignes.
Après sa mort, j'ai réuni 20 ans de factures et nous avons trouvé avec Dr Ben Brick que pas un seul des produits chimiques que Frédéric avait utilisé n'était exempt de substances cancérigènes.

Le 27 Mars 2014, j'étais parmi les trois représentants français des victimes des pesticides venus à Bruxelles pour demander aux représentants de la Commission européenne d'obliger les fabricants à retirer les produits cancérigènes, mutagènes, repro-toxiques et perturbateurs endocriniens. Nous avons participé à une projection de film et débat au Parlement européen.
Le film, « La mort est dans le pré " donne le point de vue d'une série de familles d'agriculteurs sur la façon dont les pesticides affectent leur santé et les conséquences pour les autres.
Il est toujours difficile de regarder le film parce que Frédéric y apparaît. Je participe également à ce film, comme les deux autres membres de  L'association Phyto -Victimes (association de défense des professionnels victimes des pesticides) , qui étaient aussi à Bruxelles .


Paul François, président de l'association, a des problèmes de santé graves. Miraculeusement, il a réussi à prouver dans un procès en 2012 contre Monsanto que son intoxication est due à un pesticide appelé Lasso (un produit qui a été retiré du marché en France en 2007).
En Avril 2004, Paul François est allé nettoyer la cuve de son pulvérisateur qu'il pensait vide. Quand il a ouvert le bouchon, des vapeurs nocives de certains pesticides restants se sont échappées, et il les a malheureusement respirées. Immédiatement admis à l'hôpital, il est tombé dans le coma à plusieurs reprises. Depuis lors, la maladie continue d'affecter ses reins et son système nerveux.

Le troisième membre de Phyto-Victimes à Bruxelles était Caroline Chenet-Lis, la vice-présidente. Elle réalise les commentaires du film et raconte la mort de son mari suite à une leucémie causée par les pesticides. Elle est donc, comme Paul et moi, victime de pesticides. Nous voulons tous qu'il y ait une meilleure protection de la santé des agriculteurs et des autres professionnels.


Caroline a déclaré à Bruxelles qu'il était fou d'attendre la preuve que les pesticides sont à l'origine de cancers et d'autres pathologies, alors que l'on sait qu'ils sont déjà en train de tuer les poissons et les animaux, et qu'ils affectent leur capacité à se reproduire . Elle a dit : «La politique de l'UE doit changer,  nous ne voulons pas attendre la preuve! "


Les pesticides causent déjà des ravages en altérant la santé et la vie de nombreuses familles paysannes en France. Les chiffres de la  mutualité sociale des agriculteurs, la MSA, montrent que plus de 40 travailleurs agricoles en France ont vu leur cas de leucémie, lymphome, myélome, maladie de Parkinson et d'autres maladies chroniques reconnues comme maladies professionnelles en raison d'une exposition aiguë ou chronique aux pesticides.

La France est le premier producteur agricole de l'Europe, et il est aussi le plus grand utilisateur du continent, en volume, de pesticides.
Dans le monde, seule l'Inde et les États- Unis en utilisent plus, ils ont aussi plus d'habitants.

Notre association "Phyto -Victime " veut voir un retrait rapide et définitif des substances cancérigènes, des neurotoxines, et des perturbateurs endocriniens sur le marché en Europe. Nous voulons des études sur la santé des utilisateurs passés et actuels, et des tests indépendants de ces produits prenant en compte leurs effets sur ​​
le long terme. Ces changements sont nécessaires pour permettre à l'agriculture de devenir saine, non seulement en France mais dans toute l'Europe.

Après la projection du film et en guise de conclusion Paul François s'adresse ainsi au Parlement européen «Nous parlons souvent de la dette économique que nous devons à la génération suivante, mais la dette due à l'abus des ressources naturelles, à la pollution de l'eau par les pesticides et l'utilisation de produits chimiques, est scandaleuse. Il est même criminel que les perturbateurs endocriniens affectent le potentiel santé des gens avant même qu'ils ne soient nés. Nous devons arrêter ça maintenant".

Ophélie Robineau
Chargée de mission Phyto-Victimes




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