mardi 27 mai 2014

Grèce: la privatisation de l'eau d'Athènes bloquée par le Conseil d'Etat

Les Echos 26 mai 2014



Le schéma de privatisation de la compagnie des eaux d'Athènes a été jugé inconstitutionnel par le Conseil d'Etat car risquant de remettre en question la fourniture d'un "service d'intérêt public", a-t-on appris lundi de source judiciaire.
Dans une décision rendue la semaine dernière, la plus haute juridiction administrative a considéré notamment que "la transformation d'une entreprise publique en entreprise privée ayant pour objectif le profit fait peser une incertitude sur la continuité de l'offre de service public abordable et de qualité".


Le fond hellénique des privatisations (TAIPED) détient actuellement 61,33% de l'EYDAP, la compagnie des eaux d'Athènes, et a prévu d'en céder 34,033% à des investisseurs privés, selon les engagements pris par la Grèce vis à vis de ses créanciers internationaux.
Elle a promis de privatiser entreprises, terrains et bâtiments publics en échange de deux programmes de prêts accordés en 2010 et 2012 afin de lui éviter la faillite.
 

En prévision d'une décision du Conseil d'Etat censurant le projet du gouvernement, la presse grecque s'était fait l'écho récemment de scénarios alternatifs de privatisation de l'EYDAP qui pourrait de ce fait rapporter moins d'argent que prévu à l'Etat alors que le programme de privatisations de TAIDEP a déjà accumulé du retard.



Le projet de vente au secteur privé de la compagnie des eaux d'Athènes et de celle de Thessalonique (EYATH), la deuxième ville de Grèce, fait l'objet d'un mouvement de contestation citoyenne qui s'est traduit le 18 mai, à Thessalonique, par l'organisation d'un référendum local soutenu par les élus locaux mais non reconnu par le gouvernement.





dimanche 25 mai 2014

Si le TAFTA était ratifié... un exemple concret :

"Plainte de Veolia contre l'Egypte"




Voici le scan de la page faisant référence à cette plainte.
 




Elle est tirée du livre de J Bové (page 197) "Hold-up à Bruxelles" sorti en février 2014. Les lobbies au cœur de l’Europe.

samedi 24 mai 2014

Une table-ronde sur la politique de l’eau : ah bon, pour quoi faire ?




AGORAVOX le 24 mai par bluboux


 

Cinq tables rondes sont prévues pour la 2ème conférence environnementale qui se tient à Paris. La politique de l'eau en France, très critiquée, fait l'objet d'une de ces tables rondes, et l'on peut légitimement se poser la question de l'utilité de ces grand-messes médiatiques puisque les gouvernements se succèdent, mais que rien n'est fait.




 


Le rapport cinglant de la cour des comptes mettant en cause l'Onema (la police de l'eau), les différentes condamnations de Bruxelles qui s'amoncellent et le récent rapport remis début juillet au premier ministre par le député PS Michel Lesage viennent souligner l'incroyable main mise de la FNSEA sur la politique française. On peut même se demander si ministre de fait de l'agriculture ne se nomme pas Xavier Beulin !...


 La France devrait prochainement être condamnée à payer une forte amende pour le non respect de la directive européenne sur les nitrates. En ce qui concerne l'autre directive-cadre, qui impose à tous les pays européens un bon état écologique de leurs eaux, nous seront dans l'impossibilité de la respecter, ce qui occasionnera encore des amendes colossales. Selon le magazine UFC-Que Choisir, la dépollution des eaux dépasse le milliard d'euros et est financée par les consommateurs entre 80 et 90%, selon les régions. Le même magazine rappelait il y a peu que la France avait pris un retard important dans le renouvellement des réseaux d'eaux potables alors qu'en moyenne, sur le territoire, les pertes représentent 25%. Alors pourquoi persister dans cette politique de l'ultra-productivisme, qui fini par coûter des milliards aux citoyens français ?





 

Stéphane Le Foll, qui est "officiellement" notre ministre le l'agriculture, a récemment annoncé un assouplissement des procédures permettant aux agriculteurs d'ouvrir des porcheries. Il n'y aura plus besoin de diligenter une enquête d'utilité publique et une étude d'impact sur l'environnement, pour les porcheries de moins de 2.000 bêtes, une simple déclaration à la préfecture suffira. Jusqu'à présent le nombre était de 450. Un nouveau plan d'action est également attendu pour limiter l'épandage du lisier, mais les éleveurs ont obtenu un délai supplémentaire jusqu'en 2016 pour mettre leurs exploitations en conformité.
 
Ce pillage de fonds publics va directement dans la poches de gros industriels de l'agriculture (dont Xavier Beulin fait partie) qui n'ont plus rien à voir avec des agriculteurs,. Et nos dirigeants sont "étonnamment" réceptifs aux arguments économiques avancés par la FNSEA et Sofiprotéol (http://www.bastamag.net/Quand-l-agriculture-sert-a-nourrir).










vendredi 23 mai 2014

TOXIQUE PLANETE (9)



Conclusion : Pour une deuxième révolution de santé publique (suite)

Pour une définition écosystémique de la santé
Elargir notre conception de la santé : « la santé est un état de bien-être » (OMS 1946). Elle doit être complétée dans le sens écosystémique. La santé humaine dépend d'un bon système curatif mais aussi d'une bonne relation avec l'écosystème.
« La santé est la traduction de la qualité de la relation de l'être humain à son écosystème », soit:
- aérer son appartement,
- ne pas fabriquer des boîtes de conserves au BPA,
- équiper les habitats des pays du Sud en moyens de cuisson et de chauffage non polluants,
- développer des espaces verts en ville,
- lutter contre les inégalités sociales et développer le droit syndical.
- aux missions de l'enseignement primaire (savoir lire, écrire et compter) ajouter savoir construire sa santé.

Sortir du modèle de développement actuel
La santé ne doit plus être la variable d'ajustement de la politique économique. La santé est le 4e pilier du développement durable.
La mondialisation libérale => crise financière, économique ... voire politique. Surexploitation quasi-esclavage des salariés, subissant maladies infectieuses et chroniques (diabète, cancer et TMS).
Meilleur PIB des BRIICS mais accélération de la crise écologique chez eux et ailleurs : déforestation de l'Amazonie pour culture soja OGM, pour usine à viande, déforestation de l'Indonésie pour huile de palme pour nourriture ultra-transformée => augmentation effet de serre et maladies chroniques par surconsommation viande, acides gras saturés ou insaturés trans et contamination par pesticides.
Riches, classes moyennes et pauvres « profitent » tous de ce système mondialisé fortement pollué et n'échappent pas aux maladies chroniques.

Cesser de penser le développement uniquement en termes de PIB
Changer d'indicateur : redéfinir le PIB. Soigner les cancers est bon pour le PIB, empêcher qu'ils surviennent est une catastrophe. En France les maladies chroniques ont sur-coûté 230 Mds €. Situation absurde.
Passer au IDH (Indice de Développement Humain) du PNUD reposant sur : l'espérance de vie à la naissance, le niveau d'éducation et le niveau de vie. La France est 5e puissance mondiale pour son PIB, la 20e pour son IDH, la Chine 2e pour son PIB mais 101e pour son IDH.

Amélioration de l'IDH : prendre en compte l'espérance de vie en bonne santé. La notion de richesse doit être élargie : pas une simple accumulation de biens matériels, bien plus la santé, la qualité de vie, la sécurité, l'éducation, la culture et l'exercice des droits démocratiques (Stiglitz, Amartya Sen, Fitoussi).



Construire le cercle vertueux
Fuite en avant technologique non évaluée : nucléaire, OGM-pesticides, nanomatériaux, pollution électromagnétique aggravent la situation sanitaire et environnementale du modèle non durable. A ce cercle vicieux doit succéder un cercle vertueux : repenser notre façon de consommer, de nous déplacer, de communiquer, de produire et d'utiliser l'énergie. D'où innovation à développer face à la crise écologique, innovation qui repose sur le principe de précaution, non pas obscurantiste, mais qui demande encore plus de science et d'activité rationnelle. Le progrès technique non évalué, mais assimilé au progrès humain, est une croyance obscurantiste : cf. l'utilisation aveugle de l'amiante.





mercredi 21 mai 2014

COMITÉS DE BASSIN : L’INTERMINABLE SCANDALE

Par MARC LAIMÉ (http://www.eauxglacees.com/)  MARDI 20 MAI 2014





Le ministère de l’Ecologie vient de procéder, dans les plus grandes précipitation et opacité, au renouvellement des représentants de l’Etat, des collectivités locales et des usagers, socio-professionnels et domestiques, qui siègent au sein des Comités de bassin des Agences de l’eau. Alors que Delphine Batho s’était engagée en 2012 à créer un 4ème collège d’usagers domestiques au sein des Comités de bassin, le lobby de l’eau a enterré, après son éviction, toute perspective d’élargissement des instances de gestion de l’eau à la société civile, en multipliant des démarches fortement entâchées d’illégalité, dont la plus emblématique a déjà été déférée devant le Tribunal administratif de Paris.


Au début de l’année 2012, avant même que n’éclate le scandale de l’Onema (http://www.eauxglacees.com/recherche.php3?recherche=onema&submit=Go) Delphine Batho, reconnaissant le bien fondé d’une très ancienne revendication des associations de défense de l’environnement et des consommateurs, s’engage à créer un quatrième collège d’usagers domestiques au sein des Comités de bassin, dans le cadre de la réforme de la politique de l’eau engagée par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault le 18 décembre 2012.


L’équation est connue de longue date. Les 66 millions d’usagers domestiques français du service public de l’eau potable et de l’assainissement paient près de 90% des 2 milliards et demi d’euros annuels de « redevances » perçues par les Agences de l’eau sur leurs factures.
Une manne que les Agences de l’eau redistribuent ensuite, dans une totale opacité, aux collectivités locales, industriels, agriculteurs, énergéticiens…, dont les Agences financent les investissements dans le domaine de l’eau et de l’assainissement.
Or la « gouvernance » des Agences de l’eau, et surtout des Comités de bassin, présentés comme des « néo-parlement locaux de l’eau » est un scandale démocratique majeur.

Trois collèges sont présents au sein des Comités de bassin :
 - Collège Etat : 20% de délégués :
 - Collège collectivités : 40% de délégués ;
 - Collège « usagers » : 40% de délégués.

Mais les usagers domestiques, qui acquittent près de 90% des 2 milliards et demi d’euros de redevances, ne sont en fait représentés qu’à hauteur de moins de 10% des délégués d’un Comité de bassin.
En effet, faussement dénommé « Collège usagers », celui-ci est dominé par des socio-professionnels qui y siègent pour y défendre leurs intérêts (Industrie, agriculture, énergie, multinationales de l’eau…), au détriment de ceux des usagers domestiques.

Aussi l’engagement de Delphine Batho de créer un quatrième collège d’usagers domestiques au sein des Comités de bassin va-t-il agir comme un chiffon rouge agité sous le museau des représentants du lobby de l’eau…
L’affaire va être enterrée par son successeur, Philippe Martin. Il avalisera les manigances du lobby, qui va instrumentaliser les conclusions, sans aucune valeur juridique, de la 2ème Conférence environnementale des 20 et 21 septembre 2013, pour mettre un terme définitif à tout rééquilibrage des Comités de bassin en faveur des usagers domestiques.

L’affaire sera formalisée dans une séance invraisemblable du Comité national de l’eau, qui adopte le 18 décembre 2013 une « Délibération »  reprenant, in extenso, les suggestions d’un « Rapport » établi par un groupe de travail fantoche du CNE sans aucune existence légale.
Ce rapport a été rédigé par quatre hauts fonctionnaires de la Direction de l’eau et de la biodiversité du ministère de l’Ecologie, qui ont servilement recopié ce que leur dictaient les représentants du lobby de l’eau qui font la pluie et le beau temps au Comité national de l’eau.


La nouvelle composition des Comités de bassin

Nouvelles désignations 2014
Total délégués 6 Agences : 855
Total associations consommateurs et environnement : 73

Loire Bretagne
Total délégués : 190
Total associations consommateurs et environnement : 16

Seine Normandie
Total délégués : 185
Total associations consommateurs et environnement : 15

Rhône Méditerranée Corse
Total délégués : 165
Total associations consommateurs et environnement : 14

Adour Garonne
Total délégués : 135
Total associations consommateurs et environnement : 12

Rhin Meuse
Total délégués : 100
Total associations consommateurs et environnement : 9

Artois Picardie
Total délégués : 80
Total associations consommateurs et environnement : 7

mardi 20 mai 2014

GRÈCE: Suez doit écouter le peuple de Thessalonique !



Extrait du communiqué de presse de la Fédération Syndicale Européenne des Services Publics.


Le référendum a eu lieu malgré l'interdiction du ministère grec de l'intérieur et les menaces d'arrestation contre les organisateurs. Les municipalités ont fourni les listes électorales après avoir masqué certaines informations confidentielles. Les gens ont voté devant les bureaux de vote officiels.


La proposition de privatiser l'entreprise a été rejetée par une écrasante majorité, avec 98 % des voix contre. Le résultat est un succès pour les militants en faveur de l'eau publique! 


Le résultat du référendum ne laisse pas de place au doute. La participation a été de 220.000 électeurs parmi les 500 000 citoyens qui ont voté aux élections municipales qui avaient lieu simultanément.
Ces chiffres sont une réponse forte face aux menaces du gouvernement. 
Le gouvernement grec, la troïka et les soumissionnaires, tels que Suez et son partenaire grec Ellaktor doivent écouter les citoyens! Les entreprises doivent retirer leur candidature.


Nous félicitons le peuple de Thessalonique et le mouvement "SOS te to Nero"  (SOS eau) à l'origine du référendum. C'est un grand jour pour la démocratie locale. 





Stop TAFTA, Réponse de Corinne Morel Darleux à l'interpellation de Eau Secours Orléans






Madame, Monsieur


J’ai eu le plaisir de recevoir le courrier de votre association. Je suis heureuse de voir que la mobilisation contre le Grand Marché Transatlantique s’amplifie. En 2009 déjà, lors des précédentes élections européennes, le Front de Gauche alertait contre ce traité. Depuis, la mobilisation sociale et politique s’est amplifiée contre lui. Politiquement de nombreuses régions et collectivités se sont, à l’initiative du Front de Gauche, déclarées opposées au Grand Marché Transatlantique. Cela a été le cas des régions Ile-de-France, Limousin, PACA, mais aussi de mairies ou du département de Seine Saint Denis. Cela a été possible malgré l’opposition du FN, de l’UMP et les tentative de blocage du PS. En Rhône Alpes par exemple, c’est le groupe PS qui a empêché le vote du vœu. La mobilisation sociale grandit également avec la création de nombreux collectifs anti-GMT.

Ce Grand Marché Transatlantique est, comme vous le dites avec raison, « une voie ouverte à la remise en cause des décisions démocratiques ». Pour faire progresser la privatisation de nos biens communs comme l’eau et plus largement de tous nos services publics, le GMT permettra à une entreprise de contester une décision souveraine d’un peuple en Europe. Ce serait une catastrophe sociale, écologique et démocratique.

Ces conséquences vont aggraver considérablement ce qui est déjà à l’œuvre avec l’Europe libérale : accélération de la concurrence au détriment de l’intérêt général, casse des droits sociaux et humains, privatisations, importation de produits aux conditions sociales, sanitaires et écologiques désastreuses, permission d’exploitation des gaz et huiles de schiste ou de couche etc.

Je serais donc une députée qui organisera la fronde et l’opposition au Parlement Européen, pour la transparence des négociations, contre leur poursuite et nous ferons tout pour empêcher une éventuelle ratification de cet accord par l’organisation d’un débat public européen sur le sujet.

Au-delà, dans bien des domaines, l’Europe actuelle n’a pas attendu le GMT pour permettre ou faciliter l’exploration et l’exploitation des gaz et des huiles de schiste (en Pologne par exemple, ou tel que c’est proposé par la commission à ce jour dans la feuille de route du Paquet Energie Climat à 2030) ; pour privatiser et polluer nos ressources en eau : casser les services publics et organiser la concurrence entre les peuples au sein de l’Europe. Ca n’est pas ma vision Européenne. C’est pour cette raison que j’appelle à rompre avec cette Europe, à y désobéir lorsque ce sera nécessaire pour garantir l’intérêt général et à la refonder autour des droits sociaux et écologiques pour les européens.

Corinne Morel Darleux
Tête de Liste Front de Gauche Massif Central – Centre aux européennes
Secrétaire Nationale du Parti de Gauche




dimanche 18 mai 2014

GRÈCE : LE GOUVERNEMENT PANIQUE ET MENACE D'ARRÊTER LES ORGANISATEURS DU RÉFÉRENDUM SUR L'EAU À SALONIQUE



"La tentative du gouvernement de contrecarrer le référendum contre la privatisation de l'eau, en le qualifiant d'illégal, est un défi et montre le profond mépris du gouvernement pour les institutions démocratiques"

Les habitants de Salonique auront l'occasion de participer à une expérience unique dans une démocratie, ce dimanche, puisqu'ils sont invités à voter pour un référendum non officiel sur la privatisation de l'eau de la ville en déposant leurs bulletins de vote devant les bureaux de vote lors des élections municipales. Ce référendum a été approuvé à l'unanimité par toutes les municipalités qui composent la région de la deuxième ville du pays.

Mais le gouvernement en a décidé autrement : dans une circulaire adressée au procureur de Salonique, le ministre de l'intérieur demande au procureur de faire arrêter quiconque utilisera les registres officiels pour le référendum concernant la privatisation.





Une affiche pour le référendum officieux invitant la population à dire non à la privatisation de l'eau de la région de Salonique

Stop TAFTA, le conseil municipal de Saran déclare la ville hors GMT (TAFTA)





Le conseil municipal de Saran a adopté un vœu le 16 mai 2014 sollicitant l'arrêt des négociations relatives au Grand Marché Transatlantique (GMT ou TAFTA) et l'ouverture d'un débat national sur ce projet d'accord de libre échange entre les USA et l'Union Européenne, tout en déclarant symboliquement la commune de Saran « zone hors GMT ».

Texte complet du vœu : http://continuons-avec-vous-pour-saran.elunet.fr/

Ce vœu s'inspire de la motion commune déposée par les groupes EELV et Front de Gauche au conseil régional du Centre et repoussée en séance plénière
.




samedi 17 mai 2014

TOXIQUE PLANETE (8)





Conclusion : Pour une deuxième révolution de santé publique


La crise sanitaire : la crise invisible

Le constat de la crise sanitaire et ses causes environnementales reposent sur des données scientifiques publiées et de rapports internationaux. La crise est mondiale et pour la comprendre, et y répondre par des politiques appropriées, il faut changer de paradigme.

·         On n'est pas en face simples problèmes de comportements individuels : les facteurs de risques ne sont pas que comportementaux, mais surtout des problèmes de pollution, d'urbanisation, d'inégalités, d'environnement social et culturel .

·         La pollution et surtout la contamination chimique doit être analysée sur la base des données scientifiques récentes : paradigme des perturbateurs endocriniens et origine développementale des maladies après stress environnementaux, chimique, alimentaire, social, affectif … Les mécaniques épigénétiques sur la répercussion sur plusieurs générations devront être urgemment pris en compte pour stopper la contamination chimique généralisée de l'humanité et de la biosphère. Il faudra aussi modifier l'alimentation et les relations sociales



Un changement d'ère

L'humanité n'a pas été confrontée à une pandémie de cette nature et les politiques de santé réagissent comme du temps des maladies infectieuses. Contre le sida ou une grippe H1N1, c'est encore efficace. La peur de la faim a connu des succès importants, mais des émeutes et des migrations ont lieu qui montrent la fragilité des régulations.

La nouveauté, c'est le défi posé par les maladies de la surconsommation et l'inactivité et par celles liées à la contamination pathogène de son espace vital (air, eau et nourriture). L'avenir de l'espèce humaine est posé par la baisse de la qualité du sperme, mais ne déchaîne pas les passions : une chute de 30% en 17 ans n'a suscité aucune décision au ministère de la santé, alors que la moindre grippe ou SRAS mobilise médias et ministres. Il n'y a pas de terre de rechange et encore moins d'humanité de rechange. Grand défi de la crise écologique.




La révolution industrielle et la première révolution de santé publique

La révolution industrielle a généré une augmentation des richesses matérielles (multipliées par 16). Des progrès sanitaires ont eu lieu aussi et la satisfaction des besoins matériels de base ont favorisé l'espérance de vie. Mais de grandes épidémies infectieuses, choléra et tuberculose ont eu lieu dans le prolétariat industriel surexploité dans conditions misérables. La société a réagi en faisant adduction d'eau, traitement des déchets, amélioration de l'habitat, espaces verts … syndicalisme, droits sociaux. Première révolution de santé publique.



Pour une deuxième révolution de santé publique

La menace sanitaire encore plus grave (impact sur les générations futures), une deuxième révolution générale est nécessaire. Les maladies chroniques (83% des dépenses de santé) ont fait imploser notre système de santé. Dans les pays du Sud, la première révolution de santé est à faire pour élever le niveau de santé, mais face à la croissance des maladies chroniques, elle ne suffira pas.




jeudi 15 mai 2014

Stop TAFTA, le Front de Gauche nous répond






CONSEIL MUNICIPAL D’ORLEANS DU LUNDI 19 MAI 2014



VŒU DU GROUPE FRONT DE GAUCHE


Le 14 juin 2013, la Commission européenne a obtenu mandat de la part de tous les États membres pour négocier avec les États-Unis d'Amérique le Transatlantic Free Trade Area (TAFTA) aussi appelé TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership ou Partenariat Transatlantique de Commerce et d'Investissement).


Cet accord prévoit que les législations en vigueur des deux côtés de l'Atlantique soient harmonisées pour faciliter le libre-échange, sous peine de sanctions commerciales pour le pays contrevenant, ou d'une réparation de plusieurs millions d'euros au bénéfice des plaignants.


Cet accord concerne des domaines aussi variés que l'accès aux médicaments et les précautions sanitaires, le règlement des différents privés-publics, le salaire minimum garanti, la qualité de l’alimentation et la sécurité alimentaire, les services publics, la création culturelle, la protection des consommateurs, les droits d’auteurs, l’épargne.


Avec cet accord, l'agro-industrie d'Amérique du Nord pourra plus facilement écouler ses produits sur le marché européen. Mais c'est surtout au niveau des mesures non tarifaires que l'accord va avoir le plus d'effets négatifs. En effet les normes sociales, sanitaires et environnementales seront interdites si jugées « déraisonnables, arbitraires ou discriminatoires ».


Cette libéralisation réglementaire, ferait voler en éclat les normes sociales et environnementales appliquées en Europe et dans notre pays. Le libre accès aux matières premières y est explicite : finie donc l'interdiction d'exploiter les gaz de schistes, l'interdiction des OGM ne sera plus possible...


Tous ces domaines seraient alignés sur des règles mondiales édictées par les entreprises les plus puissantes pour augmenter leurs marges au dépend des consommateurs et des salariés. Cet accord s’inspire de la philosophie ultralibérale majoritaire en Europe, et si les gains attendus de ces échanges sont flous, les risques sont bien réels.


Les négociations sont censées durer au moins jusqu'à fin 2014.
Or, concernant ces négociations, le mandat de la Commission européenne a été tenu secret. L'extension du modèle nord-américain en Europe, prévu par le TAFTA, est une remise en cause profonde de notre modèle de société et un déni de démocratie. Les citoyens, les mouvements sociaux, les parlementaires européens ou nationaux, n'ont pas accès aux informations sur les négociations en cours. S’opposer à la privatisation de services, par exemple, pourra être considéré comme une entrave à la liberté du commerce, la fameuse « concurrence libre et non faussée ».


L'architecture juridique du TAFTA limiterait les capacités des États et des collectivités territoriales à maintenir des services publics, à protéger les droits sociaux, à garantir la protection sociale, à maintenir des activités associatives, sociales et culturelles préservées du marché, à contrôler l'activité des multinationales dans le secteur extractif ou encore à investir dans des secteurs d'intérêt général comme la transition énergétique.


De plus, ce projet d'accord prévoit d'introduire de nouvelles mesures relatives aux brevets, droits d'auteur, protection des données, indications géographiques et autres formes de la dite « propriété intellectuelle », faisant revenir par la petite porte ACTA (Accord commercial anti-contrefaçon), refusé en juillet 2012 par les eurodéputés, suite à une large mobilisation des citoyens européens.





Les élu-e-s d'Orléans, réuni-e-s en conseil municipal ce Lundi 19 mai 2014 :


Dénoncent un accord commercial conclu dans le plus grand secret par les Etats membres de l’U.E dont les conséquences sont d’une gravité extrême contre la démocratie, contre le modèle social français et les normes environnementales, sanitaires, culturelles et intellectuelles qui protègent nos concitoyens,


Demandent la diffusion publique immédiate de l’ensemble des textes relatifs aux négociations du Traité, notamment la publication du mandat de négociation que la Commission européenne s’est elle-même donnée dans le plus grand secret et jusque là classé « diffusion restreinte », ainsi que de toutes les expertises produites par chacun des ministères sur les conséquences d’un tel marché transatlantique,


Demandent au gouvernement français qu’il exige un moratoire sur les négociations engagées pour le grand marché transatlantique,


Réclament l’ouverture d’un débat national sur l’ensemble des accords de libre-échange impliquant la pleine participation des collectivités territoriales, des organisations syndicales et associatives, des organisations socioprofessionnelles et des populations,


Et décident de déclarer Orléans en Zone hors TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership ou Partenariat Transatlantique de Commerce et d'Investissement, autre appellation de ce Traité).





mercredi 14 mai 2014

Stop TAFTA, EELV nous répond




Suite au courrier que nous avions envoyé aux formations politiques pour connaître leur position sur le TAFTA (article précédent), EELV vient de nous répondre.  



Courrier EELV - 14 mai 2014















































lundi 12 mai 2014

Stop TAFTA


L'Union Européenne et les Etats-Unis ont entamé depuis juillet 2013 des négociations en vue d’adopter un accord transatlantique sur le commerce et l'investissement dit aussi TAFTA. 

Ce traité devrait aboutir fin 2014 à la création d’un vaste espace économique dérégulé représentant 50% du PIB mondial. Ce traité serait l'un des plus grands accords jamais conclu et entraînerait, à en croire le mandat de négociation de la Commission européenne « le plus haut niveau de libéralisation tel qu'il existe dans les accords existants » tout en poussant à son paroxysme une concurrence dite « libre et non faussée ».

Ce traité amorce une nouvelle phase d'ouverture des marchés par la réduction des normes sociales, écologiques sanitaires et financières; il aurait d'énormes conséquences sur l'agriculture, la santé, l'énergie et les politiques de lutte contre le changement climatique.

Cet accord est un moyen pour les multinationales de contourner, voire contester juridiquement des décisions politiques qui entravent leur expansion.

Cet accord, tout comme l'accord non encore finalisé AECG (accord économique et commercial global) avec le Canada est négocié en toute opacité et exclu de fait la société civile alors même que les groupes privés ont un accès direct aux négociations. La Commission européenne a ainsi organisé 130 réunions en amont de cette négociation; 93% d’entre elles avec des multinationales !

De la viande aux hormones aux OGM en passant par l'exploitation des gaz de schiste et la libéralisation du commerce des produits toxiques, la mise en place de ce traité serait une catastrophe. Il est grand temps de montrer à nos décideurs politiques que, tout comme nous ne voulions pas de l'Accord Multilatéral sur les Investissements en 1997 ni de l’Accord Commercial Anti-Contrefaçon (ACTA) en 2012, nous refusons une fois encore ce grand marché transatlantique qui menace notre environnement, nos vies quotidiennes, nos services publics et notre démocratie.

(Extrait du site http://www.agirpourlenvironnement.org/campagne/traite-transatlantique-tafta-non-merci/pourquoi/798)




Si ce traité était adopté, l'eau en subirait directement les conséquences car les multinationales pourraient bloquer tout projet occasionnant pour elles un manque ou une perte de profit. Le retour en régie publique deviendrait alors quasiment impossible.. et l'eau "bien commun" ne serait plus qu'un concept démodé..


Eau Secours a envoyé une lettre aux principales formations candidates aux élections européennes pour leur demander leur position sur le TAFTA.
En voici la copie.









vendredi 9 mai 2014

TOXIQUE PLANETE (7)



Vers une révolution de la santé : la fin d'un modèle de développement et l'émergence d'un nouveau (suite)


« Le travail invisible »

Le travail est essentiel pour un adulte. Mais accidents du travail, maladies professionnelles, amiante sont tabous.
·         « L'épidémie cachée » OIT décrit ainsi les décès annuels d'accidents du travail (320000) et maladies professionnelles (2M), soit 5% du PIB mondial. Et encore sous-estimé (65 pays sur les 185 de l'OIT). Travail = facteur de risque n°1 dans le monde.

·         Une épidémie mondiale évitable : l'amiante. Des millions de travailleurs risquent des pneumoconioses par exposition professionnelle à silice, charbon ou amiante. Malgré cela, 52 pays seulement ont interdit l'amiante et 2 M de Tonnes sont produites chaque année. Et 40 ans plus tard, cancers de la plèvre et du poumon. Caractère cancérogène démontré depuis 1955 ; mais lobbying de l'industrie de l'amiante a retardé l'échéance de l'interdiction en France jusqu'en 1997. 
     Brésil, Inde et Chine (et d'autres) sont toujours libres de l'importer et de l'utiliser : 125 M de travailleurs en risque mortel et leur famille et leurs voisins. Liberté du commerce !!!! 
     L'OMC souligne que le commerce « ne sera jamais aussi important que la protection de l'environnement ou l'amélioration de la qualité de la vie ». Manque la volonté politique de faire valoir ce droit.

·         Les risques émergents :
     - troubles musculo-squelettiques (TMS) ou « tendinites » surtout depuis 2 décennies
         - risques psycho-sociaux : suicides, expressions extrêmes de la souffrance psychique au travail, dans tous les secteurs du monde du travail.
     - conséquences de l'organisation moderne du travail, le stress entraîne des comportements nuisibles à leur santé, avec atteintes musculo-squelettiques, cardiaques et digestives éventuellement graves, dépressions et burn out.

·         Les « ateliers de la sueur » actuels au Bengladesh et au XIXe siècle à New-York. 1100 morts à Dacca en 2013, 146 à New York par fermeture des issues de secours. 
     Telles sont les conditions de travail sans droits sociaux : 1 enfant de 5 à 14 ans sur 7 travaille dans ces situations de non-droit. Mais l'UE ouvre son marché sans quotas ni droits de douanes et accepte de fait « l'esclavage salarié » (pape François). 
     La mondialisation des multinationales a créé un transfert des activités industrielles des pays riches vers le ceux du Sud : précarité au Nord, esclavage au Sud... avec le manque de volonté politique des gouvernements et de la Commission européenne (textiles, démantèlement de navire amiantés, Ipods...). Nécessité pour les ONG et les citoyen-ne-s de s'en mêler.



« Les inégalités nuisent gravement à la santé »

 Derrière le comportement, le social :
          -  Obésité et surpoids suivent un très net gradient social. 
      => Fréquence double dans les classes ouvrière, artisanale ou commerçante/ aux  cadres supérieurs. 
     => Le niveau d'éducation, le niveau de revenus (3,5 fois plus dans les faibles revenus, 3,2 pour hommes et 18 fois pour les femmes à faibles niveau d'éducation).

·         Diabète de type 2 : idem/ niveau d'éducation et de revenu

·         Consommation tabagique suit aussi un gradient social 34% chez les sans diplômes et 23% chez les diplômés d'études supérieures

·         Consommation alcoolique suivrait un schéma différent : hommes professions libérales consomment plus. Idem pour les 2 sexes avec revenus supérieurs. Mais le lien social est un facteur protecteur déterminant contre l'alcoolisme, indépendamment de tout autre facteur.

·         Inégalités géographiques font synthèse des inégalités : gradient Nord-Sud pour cancer, diabète et Obésité en France. Gradient Ouest-Est pour l'asthme. Idem à l'échelle mondiale.


·         Le PIB est-il toujours source de santé ? Si richesse laisse entendre amélioration du niveau de vie et donc de santé, le taux de cancer est dans le monde proportionnel au PIB, signe du caractère aussi pathogène du développement actuel. Développement permet de monter un système de santé... à condition de le faire dans un cadre socialisé et non privatisé. Les US ont un système de santé privé et dépense le plus / France et surtout au Japon … pour des résultats non conformes aux montants des dépenses : mortalité infantile la plus forte aux US, et espérance de vie la plus faible. Le Japon est plus performant que la France du fait d'un taux de maladies chroniques plus faible



·         Le bilan santé des 30 glorieuses :
          la Sécu après-guerre assurait principalement les accidents du travail (8% maintenant) avec le modèle biomédical socialisé (partout sauf aux US et en Suisse où il est privatisé).
          Le système est totalement curatif comme pour les maladies infectieuses (dominantes à l'époque). La montée progressive des maladies chroniques restera invisible car confondue avec le vieillissement et l'espérance de vie croissante pour la génération née avant guerre.
          La prévention vise la protection de la mère et de l'enfant avec un grand effet sur la mortalité infantile divisée par 4 en15 ans seulement. La volonté politique peut donc être payante en matière de santé publique !!!!!
          La médecine du travail apparaît comme peu utile avec les deux grandes catastrophes professionnelles : 40000 morts de silicose des charbonnages et autant de BCPO (broncho-pneumopathie chronique obstructive) reconnues qu'en 1995. Et les 100000 morts dues à l'amiante (bilan provisoire). Dans les 2 cas, privilège de l'emploi à la santé. Bilan écologique médiocre dette des maladies chroniques léguée aux générations futures.




·         Les années Thatcher et Reagan : néolibérales. L'Etat est le problème. Supprimer l'Etat-providence. 
     Curieusement le PIB a cru 5 fois depuis 1950 et maintenant en France on ne pourrait plus se payer le système ? Le modèle libéral a débouché sur une crise financière et économique qui affecte la santé : plus de précarité et de stress (+ 25% suicides et homicides) et moins de moyens budgétaires pour la santé.

          « Les salariés reçoivent une plus petite part du gâteau » : ils ont perdu 10% du Revenu national dans les pays développés et 4% du PIB dans les pays émergents. La productivité du travail croît plus vite que les salaires. Pour les néolibéraux, c'est au bénéfice de la classe moyenne des pays émergents (pour certains néolibéraux, la classe moyenne démarre à 2$/jour !!). 
     Coeff de Gini mesure les inégalités (0 = égalité parfaite, 1 = inégalité totale) : variations de 0,25 à 0,74 avec une augmentation des inégalités et création d'une société en sablier (Lipietz 1996) avec baisse du poids de la classe moyenne dans les pays de l'OCDE. Aux USA, en 30 ans sa part est passée de 61 à 51 % et la rémunération d'un PDG est passée de 30 fois le revenu moyen à 350 fois. Les bas revenus ont régressé. Donc masque de l'accroissement des inégalités partout. 
     La création de la sécu en France 1950 est tout à fait faisable dans beaucoup de pays du Sud. C'est un problème de volonté politique de mieux répartir les richesses. La cohésion sociale suit et la santé non soumise à la loi du marché aussi. Clé de voûte du modèle européen à condition de passer d'une logique d'assurance maladie à celle d'une logique préventive d'assurance santé, prenant en compte les maladies chroniques pour les faire baisser en fréquence, en en longueur de traitements.