samedi 17 mai 2014

TOXIQUE PLANETE (8)





Conclusion : Pour une deuxième révolution de santé publique


La crise sanitaire : la crise invisible

Le constat de la crise sanitaire et ses causes environnementales reposent sur des données scientifiques publiées et de rapports internationaux. La crise est mondiale et pour la comprendre, et y répondre par des politiques appropriées, il faut changer de paradigme.

·         On n'est pas en face simples problèmes de comportements individuels : les facteurs de risques ne sont pas que comportementaux, mais surtout des problèmes de pollution, d'urbanisation, d'inégalités, d'environnement social et culturel .

·         La pollution et surtout la contamination chimique doit être analysée sur la base des données scientifiques récentes : paradigme des perturbateurs endocriniens et origine développementale des maladies après stress environnementaux, chimique, alimentaire, social, affectif … Les mécaniques épigénétiques sur la répercussion sur plusieurs générations devront être urgemment pris en compte pour stopper la contamination chimique généralisée de l'humanité et de la biosphère. Il faudra aussi modifier l'alimentation et les relations sociales



Un changement d'ère

L'humanité n'a pas été confrontée à une pandémie de cette nature et les politiques de santé réagissent comme du temps des maladies infectieuses. Contre le sida ou une grippe H1N1, c'est encore efficace. La peur de la faim a connu des succès importants, mais des émeutes et des migrations ont lieu qui montrent la fragilité des régulations.

La nouveauté, c'est le défi posé par les maladies de la surconsommation et l'inactivité et par celles liées à la contamination pathogène de son espace vital (air, eau et nourriture). L'avenir de l'espèce humaine est posé par la baisse de la qualité du sperme, mais ne déchaîne pas les passions : une chute de 30% en 17 ans n'a suscité aucune décision au ministère de la santé, alors que la moindre grippe ou SRAS mobilise médias et ministres. Il n'y a pas de terre de rechange et encore moins d'humanité de rechange. Grand défi de la crise écologique.




La révolution industrielle et la première révolution de santé publique

La révolution industrielle a généré une augmentation des richesses matérielles (multipliées par 16). Des progrès sanitaires ont eu lieu aussi et la satisfaction des besoins matériels de base ont favorisé l'espérance de vie. Mais de grandes épidémies infectieuses, choléra et tuberculose ont eu lieu dans le prolétariat industriel surexploité dans conditions misérables. La société a réagi en faisant adduction d'eau, traitement des déchets, amélioration de l'habitat, espaces verts … syndicalisme, droits sociaux. Première révolution de santé publique.



Pour une deuxième révolution de santé publique

La menace sanitaire encore plus grave (impact sur les générations futures), une deuxième révolution générale est nécessaire. Les maladies chroniques (83% des dépenses de santé) ont fait imploser notre système de santé. Dans les pays du Sud, la première révolution de santé est à faire pour élever le niveau de santé, mais face à la croissance des maladies chroniques, elle ne suffira pas.




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