AGORAVOX le 24 mai par
Cinq tables rondes sont prévues pour la 2ème
conférence environnementale qui se tient à Paris. La politique de l'eau en
France, très critiquée, fait l'objet d'une de ces tables rondes, et l'on peut
légitimement se poser la question de l'utilité de ces grand-messes médiatiques
puisque les gouvernements se succèdent, mais que rien n'est fait.
Le rapport cinglant de la cour des comptes mettant en cause l'Onema (la police de l'eau), les différentes condamnations de Bruxelles qui s'amoncellent et le récent rapport remis début juillet au premier ministre par le député PS Michel Lesage viennent souligner l'incroyable main mise de la FNSEA sur la politique française. On peut même se demander si ministre de fait de l'agriculture ne se nomme pas Xavier Beulin !...
La France
devrait prochainement être condamnée à payer une forte amende pour le non
respect de la directive européenne sur les nitrates. En ce qui concerne l'autre
directive-cadre, qui impose à tous les pays européens un bon état écologique de
leurs eaux, nous seront dans l'impossibilité de la respecter, ce qui
occasionnera encore des amendes colossales. Selon le magazine UFC-Que Choisir,
la dépollution des eaux dépasse le milliard d'euros et est financée par les
consommateurs entre 80 et 90%, selon les régions. Le même magazine rappelait il
y a peu que la France avait pris un retard important dans le renouvellement des
réseaux d'eaux potables alors qu'en moyenne, sur le territoire, les pertes
représentent 25%. Alors pourquoi persister dans cette politique de
l'ultra-productivisme, qui fini par coûter des milliards aux citoyens
français ?
Stéphane Le Foll,
qui est "officiellement" notre ministre le l'agriculture, a récemment
annoncé un assouplissement des procédures permettant aux agriculteurs d'ouvrir
des porcheries. Il n'y aura plus besoin de diligenter une enquête d'utilité
publique et une étude d'impact sur l'environnement, pour les porcheries de
moins de 2.000 bêtes, une simple déclaration à la préfecture suffira. Jusqu'à
présent le nombre était de 450. Un nouveau plan d'action est également attendu
pour limiter l'épandage du lisier, mais les éleveurs ont obtenu un délai
supplémentaire jusqu'en 2016 pour mettre leurs exploitations en conformité.
Ce pillage de fonds publics
va directement dans la poches de gros industriels de l'agriculture (dont Xavier
Beulin fait partie) qui n'ont plus rien à voir avec des agriculteurs,. Et nos
dirigeants sont "étonnamment" réceptifs aux arguments
économiques avancés par la FNSEA et Sofiprotéol (http://www.bastamag.net/Quand-l-agriculture-sert-a-nourrir).
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