vendredi 27 janvier 2017

2,8 millions de Français reçoivent à leur robinet de l'eau polluée




Selon une étude de UFC-Que Choisir, 2,8 millions de Français-es ont accès à une eau polluée. Les nitrates et les pesticides, utilisés massivement par l'agriculture intensive, sont la principale cause de pollution mais la mauvaise qualité, la vétusté, ou le défaut d'entretien des installations ou du réseau sont à l'origine de bactéries, des  métaux  ou du chlorure de vinyle qu'on trouve dans l'eau du robinet.





La République du Centre - le 26 janvier 2017





Pour en savoir plus voici des liens qui renvoient à l'enquête effectuée par l'UFC.






Pour résumer succinctement la situation sur notre département:

- les communes polluées par les pesticides et les nitrates se trouvent quasi exclusivement au nord de la Loire, principalement en Beauce, dans le Gâtinais et dans le Giennois. Ce sont trois régions avec des pratiques agricoles intensives

- on trouve des quantités importantes de sélénium (usage agricole?) au nord d'Orléans et à l'est de Pithiviers

- les analyses révèlent une plus grande fréquence du plomb à l'est du département. Le plomb provient d'installations qui doivent être changées.

- l'eau d'une dizaine de communes du sud de la Loire contient du chlorure de Vinyle en quantité importante. Cette pollution est due à des canalisations en PVC souvent antérieures aux années 80 et elle est loin d'être anodine, comme le montre ce courrier que nous avons reçu il y a quelques jours:


Les coordonnées de votre association m'ont été données par une amie et je vous contacte à propos de l'eau de mon robinet qui s'est avérée polluée au chlorure de vinyle monoré, avec un taux assez impressionnant, car je suis tout à fait en bout de réseau (7 mg alors que le taux permis n'est que de 0,50 mg ).



Je me suis plaint, depuis des années, à la mairie d'avoir régulièrement une eau imbuvable par son gout de chlore. J'ai demandé maintes fois des purges sur le réseau mais il n'y en a eu que 2 ou 3 en 15 années...



La mairie de st-Aignan a découvert, il y a peu, ces problèmes sérieux liés, d'après elle, aux canalisations en PVC des années 1980 qui altéreraient la qualité de l'eau y circulant en diffusant ce gaz appelé chlorure de vinyle monoré par les uns et polychlorure de vinyle par d'autres!



Bien que m'étant résolu à acheter à mes frais et à consommer de l'eau en bouteille depuis peu, par précaution , ces résultats d'une première analyse (qui à mon sens à été effectuée bien tard ) devant être vérifiés par une deuxième campagne d'analyse en cours nous font peur car nous avons consommé cette eau pendant une quinzaine d'années, relativement confiants et naïvement rassurés par toutes les campagnes de pub  prônant l'eau du robinet il y a quelques années dans tous les médias....



J'aurai aimé avoir un peu plus de précisions  (en dehors de celles disponibles sur Internet qui la suspecte d'être responsable de cancers notamment du foie ) sur ce poison qu'est le chlorure ou polychlorure de vinyle?

Est-il vrai qu'il suffit de chauffer l'eau ou de la laisser reposer pour  se débarrasser de ce gaz ?

Avez-vous constaté ce polluant ailleurs dans d'autres réseaux?

Comment se peut-il que l’information de cette pollution si elle est avérée n'aille pas jusqu'aux  médias afin qu'ils préviennent la population et qu'un programme d'analyse d'eau complète de grande ampleur soit demandé par les consommateurs! Il semblerait normal et logique qu'ils soient informés de la qualité de cette eau du robinet qu'ils payent et dont  le prix relativement élevé ne peut se justifier que par sa potablilité..



Personnellement, j'ai décidé et en ai avisé le maire de ma commune que je m'opposais à payer la prochaine facture d'eau mais légalement en ai-je la possibilité? Voilà, quelques questions pour lesquelles j'aurai été aimé avoir des précisions de votre part et vous en remercie à l'avance. Cordialement!




Ayant trop peu de réponse face à ces interrogations,  nous nous permettons de vous solliciter. Si vous des renseignements ou une piste pour aider cette personne, n'hésitez pas à nous contacter à l'adresse suivante: Eau Secours

 D'avance, merci.




lundi 9 janvier 2017

L'eau: marchandise ou bien commun ?





Depuis 2014 les coupures d'eau pour impayé sont interdites dans les résidences principales, permettant ainsi le maintient de l'accès à l'eau pour tous les usagers. Peut-on en conclure pour autant que l'eau est devenue un bien commun?


Le principe du droit à l'eau est admis à l'échelle des Nations depuis 2010 mais qu'en est-il réellement de sa réalité dans un contexte marchand ?


Un article de Libération et la dernière lettre de la FP2E (fédération qui regroupe la quasi-totalité des entreprises privées assurant la gestion des services d’eau et d’assainissement en France), tous deux parus en janvier posent et illustrent cette problématique.



Article de Libération 




Libération - le 4 janvier 2017





La lettre de la FP2E









Suite à cette lettre, quelques réflexions..



Une société qui ne peut pas partager son eau n'est pas une société civilisée. Où nous conduisent les entreprises de l'eau avec leur obsession de bénéfice à tout prix? 



Parmi les impayés, quelle est la part des entreprises et des commerces qui ont fermé ou fait faillite.., quelle est la part des personnes en situation précaire, des mauvais payeurs? La FP2E ne fournit pas le moindre pourcentage concernant ces impayés.

En globalisant toutes les "pertes" les entreprises de l'eau semblent avoir un seul but: faire pression sur le législateur pour amender ou supprimer la loi Brottes.

Si elles arrivent à leur fin,  elles ne récupèreront pas plus d'argent du côté des entreprises ou des commerces qui ont fait faillite, ni du côté des mauvais payeurs à qui la justice peut imposer le règlement de leurs dettes.. Les pauvres seraient-ils alors la cible réelle de cette lettre de la FP2E?

A titre d'info, Veolia estimait les impayés à 35 millions d’euros en 2015... à comparer aux 700 millions d’euros de réduction des coûts de l’entreprise pour la même année.. ou aux 500 millions de trésorerie libre (une fois les dividendes versés).



Les multinationales affirment qu’elles n’ont plus la possibilité de recouvrer les impayés. C’est faux car elles peuvent toujours obtenir des saisies sur compte ou sur salaire en exerçant des recours contre les mauvais payeurs comme dans toute situation de non-respect d’un contrat.